darell // twist in my sobriety

▲ Âge : 36 ans. ▲ Date de naissance : 14.11.1958. ▲ Genre : Masculin. ▲ Orientation sexuelle : Bien plus ouvertement bisexuel à New York qu'à Fall River. For reasons. ▲ Profession : Écrivain. Mais ne cherchez pas, ses romans sont publiés sous pseudo. Et est-ce qu'il est encore écrivain, de toute façon ? Même lui se pose la question, le syndrome de la page blanche grignotant ses certitudes là dessus depuis un an et demi. Son éditeur, en pleines suées à l'idée de perdre un de ses auteurs vedettes, lui a dégotté un job qui selon lui le remettra en selle : chroniqueur au courrier du cœur du journal local. Il s'est demandé s'il se foutait de sa gueule, son éditeur, mais non...il doit bien débuter cette semaine et ne sait pas s'il doit rire ou pleurer à l'idée de répondre aux dilemmes sentimentaux des anonymes du coin, vu l'ironie du poste devant sa propre situation amoureuse. Il vous dira sans doute qu'il est cordonnier si vous lui demandez ce qu'il fait dans la vie, tant il se sent mal chaussé avec ce boulot. Mais c'était ça ou rembourser sa dernière très grosse avance pour un roman qui ne vient pas, alors il est prêt à tabasser les touches de son clavier pour répondre à toutes les lettres qui passeront sous son nez. Et peut-être que dans l'une d'elle, il trouvera l'idée qui décoincera la machine à écrire qu'il est sensé être. ▲ Rang : I'll be your dream [ ], wish [ ], fantasy [✘]

NDLR: il a cherché un moment la case 'la réponse D' avant de se résoudre à cocher la proposition parmi les trois qui lui semblait être la moins à des années lumières de la réalité. En souriant, mine de rien, parce que ce QCM lui rappelait les p'tits mots du genre 'wanna go out with me ? yes [ ] / no [ ] / maybe [ ]' de l'époque collège et lycée.

▲ 'Retour aux sources'. C'est comme ça que son éditeur lui a vendu l'affaire, essayant de rouler dans les paillettes marketing la truffe en choco-crotte qu'il lui offrait pour Noël. Des vacances 'au vert', parce que tout ce qui est pas blindé de gratte-ciel c'est la cambrousse pour un new-yorkais, retrouver ses racines, etc... Il savait très bien que McDermott détesterait. Qu'il trouverait cette idée merdique. Mais aussi qu'il n'avait pas trop le choix Natif de Fall River, y remettre les pieds lui donne des sueurs froides. Il a quitté la ville à 18 ans, d'abord pour Boston et l'université, puis pour New York. Mais surtout, pour ne plus jamais y remettre les pieds. Et il se doute qu'il y aura bien quelques personnes pour le reconnaitre de l'époque du lycée, où son mètre quatre-vingt-dix lui donnait bien des avantages sur le terrain et où tout le monde, à commencer par ses professeurs, aurait ri s'il avait osé dire qu'il voulait devenir écrivain. Il jouait au football américain, dans l'équipe du bahut. Alors le seul roman qu'il écrirait jamais, ce serait son autobiographie, dictée à quelqu'un sachant aligner deux phrases en bon anglais et qui récoltait pas ses A en classe parce que sportif égal statut privilégié. Ses performances en littératures étaient pourtant réelles mais il ne s'en serait pas vanté, à l'époque. Tout comme il se planquait pour bouquiner. ▲ D'ailleurs, il s'est passé des choses dans la réserve de la bibliothèque du lycée. Et quelques fois aussi entre deux rayonnages. L'une des deux parties, à savoir lui, se demande si l'autre personne impliquée vit toujours dans le coin. Une partie de lui prie pour que ça ne soit pas le cas. Faut dire qu'il n'a pas vraiment brillé niveau comportement, à l'époque. L'autre partie de lui, celle qui espère que oui cette personne est dans les parages, oscille entre l'envie de faire son mea culpa et la nostalgie. ▲ Il y a des hommes à femmes. Lui est un homme à chats. Ainsi qu'à chiens et autres animaux. Mais c'est avec son chat, qu'il a pris la route pour Fall River. Bob Buttons est un animal qui semble précieux comme pas deux, aux poils long et immaculés. Contrairement à son humain, la bête n'entend pas rester sans enfants. A New-York, il s'échappait souvent pour aller draguer l'une ou l'autre minette, qu'il délaissait une fois la portée mise en route, et compte bien en faire autant ici. Lorsqu'il se prélasse devant la cheminée, il ne paresse pas malgré les apparences. Il patiente. Jusqu'au moment où la vigilance de son 'maître' va se relâcher, lui permettant de sortir pour mettre à exécution ses plans d'une nouvelle dynastie mêlant noblesse, de part ses gènes, et robustesse, via la solidité campagnarde des donzelles du coin. Oui, pour un serial lover, B.B est quelque peu élitiste. B.B est new-yorkais ; cf. l'éditeur dont on a déjà parlé.▲ A l'inverse de son chat donc, McDermott n'a pas d'enfants. Et le fait que sa femme se soit volatilisée n'aide forcément pas de ce côté là. Au tout début de l'affaire de sa disparition, il y a un an et demi environ, il a été soupçonné pendant quelques semaines. Parce ce que '9,9 fois sur 10, c'est le mari', d'après la déclaration assurée de l'officier Smarty Pants qui s'occupait à ce moment de retourner tous les recoins de sa vie où sa femme ne se trouvait plus. A l'heure qu'il est, même sans alliance, il est a priori toujours marié. Mais ne sait pas plus que les flics s'il est séparé ou bien veuf. Sa seule certitude est de ne pas être divorcé, vu qu'il n'a jamais reçu de papiers à signer. ▲ Son top 3 des coins favoris de Fall River où trainer: NOIR, BLANCHE ET LIRE, pour les projections de vieux films qu'il ne compte pas manquer ; LE P3, parce qu'il y a jamais meilleur endroit qu'un bar pour déterrer des histoires et celui là en particulier pour plumer l'un.e ou l'autre au billard pour commencer la soirée  et finir par pousser la chansonnette une fois la nuit et le taux d'alcoolémie plus avancés ; THE CREEK ou n'importe quel endroit où la nature prend l'avantage sur l'urbanisme et la foule.

intuitif • non conventionnel • indépendant • sage (mais allez savoir dans quel sens du terme) • imaginatif • idéaliste forcé au réalisme et au pragmatisme • le constat précédent l'a rendu sarcastique et un peu blasé, avec le temps • charmant (ou bien charmeur ?) • contemplatif • compétiteur • secret • observateur • fougueux • curieux • bordélique • méfiant • plus outdoor qu'indoor • entier • réfléchi • a été romantique, à une époque • audacieux • solide • rêveur

Citation :

Toi,

Tu te reconnaitras dans les lignes qui suivent, je pense. Si jamais tu les lis. Une partie de moi espère que tu es loin d'ici, loin du passé et de tout le reste et que tu ne les liras jamais. Parce que franchement, c'est pas reluisant: il est trois heures du matin, mon cendrier ne déborde même plus, il vomit des mégots jusque sur la moquette et la bouteille de whisky est a moitié vide. Comme ma tête. C'est toujours mieux que la bouteille de vin. Elle est complètement à sec, elle. Et c'est ce qui m'arrivera aussi, si je n'écris pas cette foutue chronique. Pour le courrier du cœur. Tu y crois toi ? Non, tu n'y croirais pas, si tu savais. J'y crois pas non plus. Et pourtant c'est vrai. Moi, le gars qui ait été en dessous de tout avec toi...je vais donner des conseils aux autres sur leurs dilemmes sentimentaux. Entre autres.

C'est d'autant plus comique que ma femme a disparu. Pour la police et mes 'proches', elle a eu un accident ou elle a été victime d'un crime. Pour moi, elle est partie et c'est tout. Elle en a eu marre, sans doute. Ca va faire un an et demi qu'elle s'est volatilisée. Sans prendre ni papiers, ni argent, ni vêtements. Sans qu'il y ait la plus petite trace de sang, de lutte ou d'effraction dans la maison. Crois-moi, la police à fouillé dans les moindres recoins. Même ceux que j'aurais préféré qu'ils s'abstiennent de scruter. Mais rien. Et malgré tous les romans policiers fantastiques que j'ai pu pondre ces dernières années, je n'ai pas plus d'indices qu'eux. Pas le moindre début de piste. Parfois, j'en viens à croire qu'elle n'a jamais existé. Que je l'ai inventée, pour embellir ma vie. Pour me donner l'impression que je suis devenu quelqu'un de bien. Pour t'oublier peut-être aussi, qui sait. Et si tout le monde avait fait comme si et m'avait laissé délirer ? Ca ne tiens pas debout mais d'une certaine manière, ça n'est pas plus aberrant que quelqu'un qui disparait sans laisser de traces du jour au lendemain. C'est plus courant qu'on pense, pourtant, il parait. Quoi qu'il en soit, depuis un an et demi que c'est arrivé, je n'ai plus rien écrit.

Et je n'ai pas beaucoup plus d'espoir avec la lettre de 'Banana Cupcake'. Sa fiancée l'a trompé pendant son enterrement de vie de jeune fille. Elle a vu la banane du stripper. Et comme elle avait plus de bulles dans le cerveau que de discernement au moment de la chute du mur de Berlin qu'était l'ultime frontière du string pailleté...bref. Je dois dire que sa lettre contient tellement de détails que je me demande si 'Banana Cupcake' ne couche pas avec la meilleure amie de sa fiancée, de son côté. Il est mieux renseigné que la CIA, en tous cas. Il faudrait que je lui réponde moi, pour ma première chronique. Mais tout ce qui me vient à lui répliquer c'est: 'fuck it'. A part lui dire que l'amour n'est jamais parfait, que s'il l'aime, il devrait lui pardonner, puisqu'elle s'en veut et qu'elle n'a pas déserté, elle... C'est ce que j'avais commencé faire, avant de me demander si j'étais en train d'écrire à propos de 'Banana Cupcake' et sa fiancée ou de nous deux. Même si on est jamais allés jusqu'aux fiançailles. Remarque que ça aurait surpris du monde. Nous les premiers. Du coup, c'est à toi que j'écris. C'est pas ça qui va faire avancer quoi que ce soit et qui empêchera que ma maison d'édition rompe mon contrat. Et je devrais vendre la mienne, de maison, pour leur rembourser l'avance sur mon prochain bouquin qui sera bientôt en retard alors que je ne l'ai même pas commencé.

Je t'ai dit que mes parents se sont installés en Floride, pour leur retraite ? En Floride. Bordel. Non, mon père n'est pas devenu herpétologue spécialiste des alligators. Il aime toujours Crocodile Dundee mais c'est surtout qu'il a une foi dans la belle époque des champs de coton qui s'accommode bien du climat de pensée local. Résultat, eux non plus je ne les ai pas vus depuis un bail. Je refuse de descendre si bas dans le Sud. Tout ça pour dire que c'est peut-être le karma. Si on se retombe dessus dans un coin de Fall River et que tu me reconnais, tu auras peut-être de quoi sourire, en sachant tout ça. Et l'occasion de te venger. Ce que je comprendrais.

Une dernière chose: si tu penses être la personne qui me laissait des mots entre les pages de Guerre et Paix dans la bibliothèque du lycée, parce que tu savais que personne d'autre n'allait jamais oser toucher ce pavé et encore moins l'emprunter...D'abord, saches que j'ai menti sur ça aussi: j'ai jamais lu le bouquin. Ni à l'époque, où j'avais demandé les notes de lecture de la meilleure de la classe pour te faire croire que j'avais bien avalé les 1572 kilomètres de pages noircies à l'âme russe, ni une fois devenu écrivain. Et je crois que je ne le lirais jamais. (Par contre je pense que toutes les femmes devraient en avoir un exemplaire dans leur sac pour s'en servir comme parpaing contre d'éventuels agresseurs ; un coup de sac à main lesté avec ça et c'est en couinant avec le nez ou la mâchoire pétée que le mec repart...) Non, je ne le lirais jamais. Tout comme je ne te dirais jamais que même si je me suis comporté comme le roi des cons parce que j'étais trop préoccupé par ma réputation de merdeux de dix-sept ans ans...je t'aimais vraiment. Presque vingt ans après, c'est un peu tard, je sais. Et même si j'empruntais les mots de Rimbaud pour m'excuser en te disant 'on n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans ; et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade', ça n'effacerait pas toutes ces années où j'ai merdé. Y avait même pas de tilleuls en plus, dans le parc du lycée. Peut-être ailleurs en ville. J'ai jamais fait attention mais cette fois, je vais regarder. N'empêche que je suis désolé. Et que je devrais peut-être remanier ce brouillon pour en faire ma première chronique. Avouer à Fall River tout entier qu'on était ensemble, tout ce temps. Que c'est avec toi que j'aurais du aller au bal et qu'à chaque fois que j'ai dansé une valse ou un autre pas de deux dans un évènement mondain depuis, c'est à toi que je pensais.

Mais peut-être aussi que tu t'es fait une vie heureuse ici et que tu n'as plus jamais pensé à moi depuis. Si j'avais moins bu, je pourrais être de mauvaise foi et dire que c'est pas un espoir que j'ai...juste l'égocentrisme new-yorkais qui m'a contaminé et me pousse à penser que tu pourrais encore penser à moi après tout ce temps là.  Si j'avais bu un peu plus, j'irais peut-être jusqu'au journal pour donner ce torchon a publier, en y rajoutant ton nom et le mien en toutes lettres pour faire éclater la vérité. Le Pulitzer attendra encore un peu, parce que la vérité va finir en boule de papier froissé, jetée à la poubelle. Mais demain, j'irais acheter Guerre et Paix. En espérant que tu ais trouvé cette dernière, après toutes ces années et que si on se revoit, ici ou ailleurs, tu m'apprendras comment tu as fait pour y arriver.

La feuille termine dans la corbeille à papiers. Et le stylo remplit une nouvelle page du bloc note. Juste quelques lignes, cette fois. Un peu moins désordonnées et raturées.

Citation :

Si tu penses être la personne qui laissait des mots entre les pages de Guerre et Paix, du 9th au 12th grade, parce que tu savais que personne d'autre n'allait jamais oser toucher ce pavé et encore moins l'emprunter: appelles-moi au numéro noté à la suite de ce mot ou écris au courrier du coeur du journal. Parce qu' 'on n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans ; et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade'.

— Numéro 19.

Il glisse la note dans la poche de sa veste, avec l'intention de la photocopier en masse aux frais du journal le lendemain, pour ensuite la placarder partout où sa gueule de bois l'autorisera à vadrouiller en ville. Et d'ici là, s'écroule tout habillé sur son lit et fume une des deux dernières cigarettes qui restent dans son paquet, avant de sombrer dans un sommeil peuplé de cauchemars le ramenant à Fall River et au lycée.

Au petit matin, pendant quelques secondes, il pense avoir vraiment tout rêvé. Jusqu'à ce qu'il se lève pour tirer le rideau et que la brume du Massachusetts, presque aussi épaisse que celle du Maine, ne vienne prendre la place de celle dans sa tête et lui confirmer qu'il est bel et bien de retour à Fall River après tant d'années...

▲ Pseudo : bredele ▲ Âge : was already alive in the 90's ▲ Fréquence de connexion : aussi régulière que possible ▲ Où avez vous connu le forum ? sur PRD ▲ Région : france ▲ Commentaire : j'ai Savage Garden coincé en tête, allez savoir pourquoi   et ce concept de fora est vraiment très cool!

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